Visite au Jardin Plume...

Après 2 heures de route, j'arrive enfin devant les premiers panneaux "Jardin Plume". Je traverse Auzouville-sur-Ry, très joli petit village de fermes à colombages, et je m'enfonce doucement dans la campagne normande. J'arrive enfin devant le panneau : "Jardin Plume"... Je me gare comme je peux, au milieu de nulle part et suis le panneau. Je franchis la haie de charmilles, entre dans la pépinière et l'émerveillement est déjà au rendez-vous : couleurs d'automne, graminées, citrouilles et cageots de pommes décorent le bâtiment en briques et colombages de l'entrée. Mais je me retiens, pas de photos, ce n'est que la pépinière... Je paie mon entrée et je franchis le petit portail du Jardin Plume.

C'est la fin de saison pour le Jardin Plume. Dimanche soir, le jardin ferme ses portes, jusqu'au printemps. Les asters sont défleuris et pourtant, je me régale de ce camaïeu de bruns et d'ocres. Les longs épis de Veronicastrum virginicum et les petits de Sanguisorba animent les parterres carrés, tracés de fines allées pour permettre aux jardiniers d'intervenir au centre des massifs.

Au jardin d'été, c'est aussi la fin des floraisons jaune, orange et rouge. Les capucines envahissent les haies de buis rigoureusement taillées, les euphorbes hésitent entre le vert bleuté et le vert anis. Les graminées s'étalent sur l'allée de briques. Mais le charme reste efficace. Et l'atmosphère est vraiment très particulière !

Le jardin d'automne, cerné de charmilles, est un lieu étonnant. Entre les allées de terre noire tassées par le piétinement des curieux, les miscanthus dominent et l'on se sent tout petit... C'est une sensation vraiment étrange : sans être étouffant, l'endroit est mystérieux, un peu envoûtant et l'on se perd avec plaisir parmi les Cimicifuga, Eupatorium et asters...

A l'inverse, le verger central est une zone de respiration. On s'y sent libre, reposé ; l'horizon est dégagé, verdoyant. Les carrés d'herbes hautes ont été fauchés et les bottes de foin sèchent tranquillement au milieu de chaque carré. Partout, des chaises, des bancs invitent le visiteur à se poser un moment. Même les pommes tombées à terre contribuent au décor : elles sont "rangées" au pied des pommiers et forment un carré rouge tout en contraste.

A la sortie, après mes achats (...), j'interrogeais Sylvie sur sa gestion des parterres d'automne au printemps... C'est vide ? Elle m'expliqua alors que les carrés étaint pleins d'ancolies et de pavots qui se ressèment naturellement et qu'elle ajoutait également au printemps, quelques semis de son choix... Autant vous dire que j'ai adoré ce jardin ! Mais je suis encore loin de pouvoir obtenir un tel résultat chez moi...